La Marine va garder ses sous-marins mais perdre trois frégates. Le nombre de jours à la mer des bâtiments pourrait, selon Le Point, baisser de 20 % en 2014, de 50 % en 2015. Comment alors mener à bien ses missions ?
« Être dans la tempête, c'est la vie des marins ! » dit l'un d'entre eux. Les marins s'y préparent, en ajoutant qu'ils se veulent « sereins ». L'heure des choix approche. Le Livre blanc est à l'heure des derniers arbitrages. De ces grandes lignes stratégiques s'écrira une LPM, Loi de programmation militaire, pour l'été ou pour la rentrée. C'est elle qui donne le détail des décisions prises en termes d'équipements, d'effectifs pour chaque arme.
Le programme Fremm revu à la baisse
Au chapitre Marine ? Le chef des armées, François Hollande, a réaffirmé qu'on ne toucherait pas à la dissuasion nucléaire. Ce qui ne pouvait que plaire aux marins. Ils vont garder leurs quatre SNLE, sous-marins nucléaires lanceurs d'engins. Il y a plusieurs mois, d'aucuns avaient des craintes sur le programme des SNA, sous-marins d'attaque Barracuda (de l'ordre de neuf milliards d'euros) destinés à remplacer les sous-marins de type Rubis. Il sera poursuivi, assure notre confrère Jean Guisnel sur son blog du Point. Le porte-avions, dans la ligne de mire de Bercy, reste bel et bien en flotte. Il y avait de fortes chances pour que le programme Fremm (frégates multimissions), qui porte sur 11 exemplaires commandés dans la dernière LPM (contre 17 prévues au départ), soit encore revu à la baisse. L'étalement est espéré par les industriels. « Il y en aura moins de 11 », nous déclarait, il y a quelques jours, un officier. Ce devrait être huit.
La question sensible des « jours à la mer »
Selon Jean Guisnel, d'âpres discussions ont lieu entre Bercy et la Défense, portant sur le nombre de « jours à la mer » des bâtiments de combat. Ce chiffre baisserait de 20% en 2014 pour chuter à 50% en 2015. Fin 2013, les bâtiments de plus de 1.000 tonnes compteront 97 jours à la mer, ce qui est déjà moins que ce qui était prévu dans la dernière loi de programmation. Pour les moins de 1.000 tonnes, la moyenne est de 88 jours pour 2013. À noter : une opération comme Corymbe, au large de l'Afrique et qui dure quatre mois, consomme l'essentiel du potentiel annuel d'un bâtiment. Moins de jours à la mer, cela veut dire des économies. « Si vous sortez moins votre voiture, et si vous roulez moins, cela veut dire moins de frais de carburant, d'entretien », souligne un marin. La Marine pourrait-elle, dans ces conditions, mener toutes ses missions ? Pourra-t-elle être présente sur toutes les mers du monde ?
La loi n'est pas encore écrite
C'est l'heure des choix. La loi de programmation n'est pas encore écrite. La Marine souhaite avant tout maintenir « une cohérence », surtout, dit-on, « ne pas casser l'outil ». « On va courber le dos, lâche un marin, qui ne cache pas que « pendant deux ou trois ans, ce sera difficile ».
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