La victoire éclair de l'armée française au Mali, et l'annonce du retrait progressif d'ici le 1er juillet de 2000 hommes sur les 4 000 actuels, en ferait presqu'oublier que 250 sapeurs du 31e régiment du génie sont toujours à pied d'œuvre dans l'ancien Soudan français. Mobilisé en 72 heures de temps et parti depuis le 21 janvier, cet important contingent castelsarrasinois qui vit en bivouac permanent, devrait rentrer au compte-gouttes dans les semaines à venir. C'est ce que nous a confirmé, hier, le chef de corps du régiment, le colonel Arnaud Le Gal que nous avons pu joindre à Bamako où il assure au sein du PC de la force Serval, le commandement de toutes les troupes du génie.
Posons d'emblée la question que toutes les familles de militaires se posent ici : quand est-ce que le contingent castelsarrasinois rentre ?
À cette heure, tout ce que je peux dire, c'est qu'il n'y aura pas une date de retour collectif mais plusieurs. Nos premiers sapeurs devraient arriver d'ici une dizaine de jours et les derniers probablement vers juin.
Et vous-même ?
Je n'ai aucune certitude mais d'ici la mi-mai, je pense que je pourrais reprendre le commandement effectif du régiment à Castelsarrasin.
Cela fait trois mois que vous avez été projetés au Mali…
Le temps ne nous a pas paru aussi long qu'il ne l'est pour nos familles. Il faut dire que nos sapeurs ont été, dès le début, en première ligne et n'ont pas manqué d'occupation.
Vous parlez d'une arrivée tumultueuse ?
Nos adversaires avaient déjà lancé leurs opérations au moment où nous débarquions dans le pays. Il a fallu très vite appuyer les unités de la 3e brigade motorisée pour les aider à progresser. Des missions classiques du génie qui ont été réalisées le plus souvent sous le feu de l'ennemi.
Le climat qui s'est durci avec des pointes à 60 degrés, ne doit pas non plus aider ?
On ne peut nier que la saison chaude qui a débuté ici n'a pas d'impact sur l'endurance et la récupération de nos sapeurs. D'autant que les températures nocturnes baissent peu. Reste que nos hommes qui étaient en alerte Guépard, ont été entraînés durant six mois à ce genre d'opération. Ils étaient donc prêts physiquement et moralement.
Vous avez parlé de retour échelonné, y aura-t-il de nouveaux départs pour le Mali courant 2 013 ?
Avec un déploiement de 250 hommes durant ce premier mandat au Mali, le «31e» a été mis à contribution de façon importante, il n'est donc pas prévu que de nouveaux modules assurent la relève des contingents qui vont rentrer. Il n'empêche qu'au vu du savoir-faire spécifique du «31e» notamment en production d'énergie, il n'est pas exclu que le régiment ne soit pas à nouveau sollicité dans cette spécialité d'ici fin 2013 à début 2014.
Si vous pouviez vous adresser à la base arrière (les familles des militaires) que leur diriez-vous ?
Je sais qu'ils ont eu des interrogations, les infrastructures du pays mais aussi le bivouac permanent des troupes n'ont pas toujours permis de donner aussi souvent qu'ils l'auraient souhaité de nos nouvelles… Mais je peux leur dire que le bilan de nos sapeurs, de leur mari, enfant ou parent est impressionnant. Cela a été une vraie chance pour le 31e régiment d'être engagés aux avant-postes de ce premier mandat au Mali. Mon dernier mot les rassurera, nous faisons tout pour que nos 250 sapeurs puissent tous être rentrés pour passer leur permission d'été en famille.
«Cela a été une vraie chance pour le 31e régiment d'être engagés aux avant-postes de ce premier mandat au Mali.»
Colonel Arnaud Le Gal
chef de corps du 31e régiment du génie et au PC de Bamako.
http://www.ladepeche.fr/article/2013/04/21/1610950-castelsarrasin-31e-rg-250-sapeurs-mali-bientot-retour.html
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