Le patron du recrutement de l'Armée de terre reconnaît que l'opération au Mali dope les vocations. Dans les Ardennes comme ailleurs, cependant, on manque d'informaticiens ou de mécanos.
EN charge du recrutement de et dans l'Armée de terre après avoir dirigé le Cirpa (service de presse), le général Benoît Royal était en visite dernièrement à Charleville où le Cirat ardennais (centre d'information et de recrutement) a enregistré en 2012 pas moins de 46 signatures de contrat.
« Un ratio en phase avec la démographie locale et les moyens logistiques de ce Cirat où œuvrent deux sous-officiers » s'est félicité le général.
Les Ardennes représentent en effet une cible de 28 000 jeunes de 18 à 24 ans, la tranche d'âge prioritairement concernée, même si l'on peut intégrer l'Armée de terre jusqu'à 29 ans si l'on choisit un cursus d'officier.
Le général Royal a également insisté sur les retours très positifs de la nouvelle campagne lancée cet hiver (spots TV, pub dans la presse, nouveau site Internet dédié), qui décline le thème de l'engagement : « Pour moi, pour les autres, s'engager… »
Au niveau national, depuis le lancement de la campagne, les demandes d'info ont bondi de 40 %, tout comme les consultations sur le site sengager.fr : là encore, des données constatées aussi dans les Ardennes.
Parallèlement, le général a convenu que l'opération déclenchée au Mali a eu « un impact évident et positif ».
Là-bas, « il s'agit typiquement d'un engagement ''pour les autres'' au profit de la population, un engagement qui a du sens (face à la barbarie), ce qui est vrai pour l'intéressé (le soldat) qui peut conjuguer épanouissement et utilité. »
C'est en effet une des caractéristiques de la génération nouvelle (dite Y - pour Young - selon la sémantique sociologique). « Ils ne veulent pas seulement s'épanouir et gagner leur vie, c'est-à-dire de l'argent : ils veulent être utiles. »
Bref, l'engagement au Mali a des effets exactement inverses à ce que les responsables du recrutement avaient noté au fil des ans par rapport à l'Afghanistan…
Autre indice favorable dans les Ardennes, la présence d'un régiment, en l'espèce le 3e RG : « A fortiori dans une ville moyenne, les gens voient du treillis chaque jour, ils savent ce qu'est la vie des militaires… » Et donc, ça booste les vocations.
Sur ce, l'Armée de terre rencontre les mêmes difficultés que les autres employeurs dans certaines spécialités : les mécaniciens, les informaticiens, les personnels de restauration sont particulièrement recherchés.
Plus étonnant, elle manque de candidats désireux de devenir pilotes d'hélicoptère, cette voie étant ouverte aux titulaires du bac. En fonction des tests, un candidat sur dix est admis. Et dès lors, 85 % deviennent pilotes à l'issue de la formation. Les autres peuvent s'orienter vers des métiers liés, comme aiguilleurs du ciel ou spécialistes météo.
Il faut dès lors que l'Armée soit en mesure de présenter un plus (par rapport aux autres employeurs potentiels) : « Nous offrons une possibilité de promotion en interne spectaculaire : la majorité des sous-officiers sont issus des militaires du rang… »
Auteur d'un essai remarqué - L'éthique du soldat français -, cousin de l'ancienne candidate PS à la présidentielle, le général Royal est reparti satisfait. Les Ardennes ne manquent pas à l'appel… Ah si, un bémol quand même. Côté mixité, il faudra mieux faire cette année. En 2012, aucune jeune femme parmi les 46 contrats. « A Chaumont, il y en a eu 20 %…»
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/armee-le-mali-dope-les-vocations
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