mardi 23 avril 2013

Guyane : Opération Gecko sur les sites d’Eau Claire et d’Enfant Perdu

L’objectif de cette opération était de surprendre les orpailleurs illégaux, de saisir et de détruire leurs matériels. Les mesures prises et la discrétion de la manœuvre de diversion ont permis de surprendre les orpailleurs présents sur les sites. Ils ont été totalement pris de court par la dépose en corde lisse des éléments des CRAJ du 9e régiment d’infanterie de marine (Commandos de recherche et d’action en jungle du 9e RIMa) et du GPI (groupe des pelotons d'intervention gendarmerie).
Tandis que les hélicoptères continuaient à acheminer les militaires de la première compagnie du 9e RIMa et du matériel sur le site, les fouilles et les auditions d’une trentaine d’étrangers en situation irrégulière (ESI) interpellés ont pu commencer sous la conduite des officiers de police judiciaire (OPJ). L’installation d’un poste de commandement conjoint composé d’une section du 9e RIMa ainsi que de gendarmes du GPI et la coordination des équipes de recherche ont permis de prendre le contrôle de la zone. Au bilan, outre une saisie record de plus de 30 kg de mercure, 7 moteurs, 17 concasseurs, 10 quads et plusieurs centaines de kilos de matériel logistique divers ont été saisis ou détruits.
 

lundi 22 avril 2013

500 soldats français ont quitté le Mali

Plus de 500 soldats français ont déjà quitté le Mali depuis le début du désengagement des forces françaises entamé mi-avril, a annoncé aujourd'hui l'état-major des armées.

Le nombre des soldats français encore déployés au Mali s'élève à "un peu moins de 4.000", a précisé cette source. Au plus fort de l'opération Serval contre les groupes islamistes qui occupaient le nord du pays, le contingent français était de près de 4.500 hommes.
Un premier groupe d'une centaine de parachutistes est rentré en France le 9 avril. Mardi en fin de journée, un détachement du 17e Régiment du génie parachutiste (RGP) est attendu à Montauban.
L'objectif fixé par le chef de l'Etat est de ramener le contingent français au Mali à 2.000 hommes en juillet et à un millier fin 2013.

Les militaires retirés depuis le début du désengagement sont notamment des parachutistes du 1e RCP, basé à Pamiers, du 35e RAP (artillerie parachutiste) de Tarbes, et des légionnaires du 2e REP de Calvi. Ces troupes ont participé à l'ensemble des opérations aéroportées, qui ont permis aux forces françaises de reprendre le contrôle du nord du Mali, notamment dans les régions de Tombouctou, Gao, Tessalit et Kidal.

Lancée dans l'urgence le 11 janvier, l'opération Serval a permis de démanteler les réseaux jihadistes dans le nord du pays, au prix de violents affrontements, notamment dans l'Adrar des Ifoghas, où les combattants d'Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) s'étaient retranchés. L'armée française poursuit actuellement ses opérations notamment contre de petits groupes de combattants islamistes dans la région de Gao.


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/04/22/97001-20130422FILWWW00392-500-soldats-francais-ont-quitte-le-mali.php

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Envoyé spécial du 31 01 2013 l'opération Serval au Mali

La promotion "de Castelnau" en Lorraine - Avril 2013

dimanche 21 avril 2013

Des Mirage 2000D à terre ?

Défense - Deux escadrons de la base aérienne 133 de Nancy-Ochey seraient menacés de fermeture dans le futur livre blanc

Le futur « livre blanc » de la Défense nationale augure-t-il déjà quelques pages sombres à tourner pour la base aérienne 133 de Nancy-Ochey ? Selon certaines sources proches du dossier, les 60 Mirage 2000D de la base seraient, en tout cas, dans la ligne de mire.
Bien sûr, les conclusions de ce livre ne sont pas encore rendues publiques, mais il n’est visiblement un secret pour personne que des coupes budgétaires, orchestrées par Bercy, viseront directement ce secteur hautement stratégique pour notre pays. Et pour cause, le difficile contexte économique actuel, pousserait l’État à réduire grandement la voilure du côté de la Défense en passant de 1,56 % du PIB en 2011 à environ 1,1 % en 2025.

Chasseur bombardier

L’aviation de combat tricolore serait directement impactée en passant à 225 avions (air/marine) contre 300 exemplaires dans le dernier livre blanc, avec, in fine, une grande majorité de Rafale et une large minorité (50 unités) de Mirage 2000D. Or ces aéronefs sont l’apanage exclusif de la base de Nancy-Ochey qui recense actuellement trois escadrons de chasse volant sur Mirage 2000D : 1/3 Navarre, 2/3 Champagne, 3/3 Ardennes. En outre, un quatrième escadron de « Transformation Mirage 2000D », 2/7 Argonne est positionné sur la base.
Le livre blanc pourrait donc clouer définitivement au sol un des trois escadrons de chasse volant, mais aussi le quatrième escadron de transformation du Mirage 2000D. La modernisation complète de ce chasseur bombardier (de nuit comme de jour), lancé dans les années 80, n’étant visiblement plus vraiment à l’ordre du jour.

Remplacé par le Rafale

Et pourtant, celui-ci a maintes fois fait ses preuves au cours des derniers mois sur différents théâtres opération extérieures en Afghanistan, en Libye ou encore plus récemment au Mali. Avion de pénétration et d’attaque au sol tout temps, devenu la véritable force de frappe éclair de l’armée de l’air, le Mirage 2000D est malheureusement amené à laisser sa place d’ici 2025 au Rafale de Dassault, dont les commandes par l’État français avoisinent annuellement la dizaine d’unités.
Contacté hier après-midi, le commandant de la base, le colonel Louis Pena, s’est pour sa part refusé à tout commentaire sur le fond de ce dossier. Impossible à l’heure actuelle de mesurer l’impact direct en terme d’effectifs de la fermeture potentielle de deux des quatre escadrons de la BA 133 de Nancy-Ochey qui compte à ce jour plus de 1800 militaires.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/04/21/des-mirage-2000d-a-terre

Castelsarrasin. «31e RG» : les 250 sapeurs au Mali bientôt de retour…

La victoire éclair de l'armée française au Mali, et l'annonce du retrait progressif d'ici le 1er juillet de 2000 hommes sur les 4 000 actuels, en ferait presqu'oublier que 250 sapeurs du 31e régiment du génie sont toujours à pied d'œuvre dans l'ancien Soudan français. Mobilisé en 72 heures de temps et parti depuis le 21 janvier, cet important contingent castelsarrasinois qui vit en bivouac permanent, devrait rentrer au compte-gouttes dans les semaines à venir. C'est ce que nous a confirmé, hier, le chef de corps du régiment, le colonel Arnaud Le Gal que nous avons pu joindre à Bamako où il assure au sein du PC de la force Serval, le commandement de toutes les troupes du génie.
Posons d'emblée la question que toutes les familles de militaires se posent ici : quand est-ce que le contingent castelsarrasinois rentre ?
À cette heure, tout ce que je peux dire, c'est qu'il n'y aura pas une date de retour collectif mais plusieurs. Nos premiers sapeurs devraient arriver d'ici une dizaine de jours et les derniers probablement vers juin.
Et vous-même ?
Je n'ai aucune certitude mais d'ici la mi-mai, je pense que je pourrais reprendre le commandement effectif du régiment à Castelsarrasin.
Cela fait trois mois que vous avez été projetés au Mali…
Le temps ne nous a pas paru aussi long qu'il ne l'est pour nos familles. Il faut dire que nos sapeurs ont été, dès le début, en première ligne et n'ont pas manqué d'occupation.
Vous parlez d'une arrivée tumultueuse ?
Nos adversaires avaient déjà lancé leurs opérations au moment où nous débarquions dans le pays. Il a fallu très vite appuyer les unités de la 3e brigade motorisée pour les aider à progresser. Des missions classiques du génie qui ont été réalisées le plus souvent sous le feu de l'ennemi.
Le climat qui s'est durci avec des pointes à 60 degrés, ne doit pas non plus aider ?
On ne peut nier que la saison chaude qui a débuté ici n'a pas d'impact sur l'endurance et la récupération de nos sapeurs. D'autant que les températures nocturnes baissent peu. Reste que nos hommes qui étaient en alerte Guépard, ont été entraînés durant six mois à ce genre d'opération. Ils étaient donc prêts physiquement et moralement.
Vous avez parlé de retour échelonné, y aura-t-il de nouveaux départs pour le Mali courant 2 013 ?
Avec un déploiement de 250 hommes durant ce premier mandat au Mali, le «31e» a été mis à contribution de façon importante, il n'est donc pas prévu que de nouveaux modules assurent la relève des contingents qui vont rentrer. Il n'empêche qu'au vu du savoir-faire spécifique du «31e» notamment en production d'énergie, il n'est pas exclu que le régiment ne soit pas à nouveau sollicité dans cette spécialité d'ici fin 2013 à début 2014.
Si vous pouviez vous adresser à la base arrière (les familles des militaires) que leur diriez-vous ?
Je sais qu'ils ont eu des interrogations, les infrastructures du pays mais aussi le bivouac permanent des troupes n'ont pas toujours permis de donner aussi souvent qu'ils l'auraient souhaité de nos nouvelles… Mais je peux leur dire que le bilan de nos sapeurs, de leur mari, enfant ou parent est impressionnant. Cela a été une vraie chance pour le 31e régiment d'être engagés aux avant-postes de ce premier mandat au Mali. Mon dernier mot les rassurera, nous faisons tout pour que nos 250 sapeurs puissent tous être rentrés pour passer leur permission d'été en famille.
«Cela a été une vraie chance pour le 31e régiment d'être engagés aux avant-postes de ce premier mandat au Mali.»
Colonel Arnaud Le Gal
chef de corps du 31e régiment du génie et au PC de Bamako.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/04/21/1610950-castelsarrasin-31e-rg-250-sapeurs-mali-bientot-retour.html

Exercice des auvetage aéronautique sur avion de chasse

vendredi 19 avril 2013

Visite du CEMAT au 1er REC

Livre blanc. La Marine nationale redoute un régime sec

La Marine va garder ses sous-marins mais perdre trois frégates. Le nombre de jours à la mer des bâtiments pourrait, selon Le Point, baisser de 20 % en 2014, de 50 % en 2015. Comment alors mener à bien ses missions ?
« Être dans la tempête, c'est la vie des marins ! » dit l'un d'entre eux. Les marins s'y préparent, en ajoutant qu'ils se veulent « sereins ». L'heure des choix approche. Le Livre blanc est à l'heure des derniers arbitrages. De ces grandes lignes stratégiques s'écrira une LPM, Loi de programmation militaire, pour l'été ou pour la rentrée. C'est elle qui donne le détail des décisions prises en termes d'équipements, d'effectifs pour chaque arme.

Le programme
Fremm revu à la baisse

Au chapitre
Marine ? Le chef des armées, François Hollande, a réaffirmé qu'on ne toucherait pas à la dissuasion nucléaire. Ce qui ne pouvait que plaire aux marins. Ils vont garder leurs quatre SNLE, sous-marins nucléaires lanceurs d'engins. Il y a plusieurs mois, d'aucuns avaient des craintes sur le programme des SNA, sous-marins d'attaque Barracuda (de l'ordre de neuf milliards d'euros) destinés à remplacer les sous-marins de type Rubis. Il sera poursuivi, assure notre confrère Jean Guisnel sur son blog du Point. Le porte-avions, dans la ligne de mire de Bercy, reste bel et bien en flotte. Il y avait de fortes chances pour que le programme Fremm (frégates multimissions), qui porte sur 11 exemplaires commandés dans la dernière LPM (contre 17 prévues au départ), soit encore revu à la baisse. L'étalement est espéré par les industriels. « Il y en aura moins de 11 », nous déclarait, il y a quelques jours, un officier. Ce devrait être huit.

La question sensible des « jours à la mer »

Selon Jean Guisnel, d'âpres discussions ont lieu entre Bercy et la Défense, portant sur le nombre de « jours à la mer » des bâtiments de combat. Ce chiffre baisserait de 20% en 2014 pour chuter à 50% en 2015. Fin 2013, les bâtiments de plus de 1.000 tonnes compteront 97 jours à la mer, ce qui est déjà moins que ce qui était prévu dans la dernière loi de programmation. Pour les moins de 1.000 tonnes, la moyenne est de 88 jours pour 2013. À noter : une opération comme Corymbe, au large de l'Afrique et qui dure quatre mois, consomme l'essentiel du potentiel annuel d'un bâtiment. Moins de jours à la mer, cela veut dire des économies. « Si vous sortez moins votre voiture, et si vous roulez moins, cela veut dire moins de frais de carburant, d'entretien », souligne un marin. La
Marine pourrait-elle, dans ces conditions, mener toutes ses missions ? Pourra-t-elle être présente sur toutes les mers du monde ?

La loi n'est pas encore écrite

C'est l'heure des choix. La loi de programmation n'est pas encore écrite. La
Marine souhaite avant tout maintenir « une cohérence », surtout, dit-on, « ne pas casser l'outil ». « On va courber le dos, lâche un marin, qui ne cache pas que « pendant deux ou trois ans, ce sera difficile ».

http://www.letelegramme.fr/ig/generales/france-monde/france/livre-blanc-la-marine-redoute-un-regime-sec-19-04-2013-2075469.php

[Périodes Militaires] Questions aux jeunes

dimanche 14 avril 2013

Armée : le Mali dope les vocations

Le patron du recrutement de l'Armée de terre reconnaît que l'opération au Mali dope les vocations. Dans les Ardennes comme ailleurs, cependant, on manque d'informaticiens ou de mécanos.
EN charge du recrutement de et dans l'Armée de terre après avoir dirigé le Cirpa (service de presse), le général Benoît Royal était en visite dernièrement à Charleville où le Cirat ardennais (centre d'information et de recrutement) a enregistré en 2012 pas moins de 46 signatures de contrat.
« Un ratio en phase avec la démographie locale et les moyens logistiques de ce Cirat où œuvrent deux sous-officiers » s'est félicité le général.
Les Ardennes représentent en effet une cible de 28 000 jeunes de 18 à 24 ans, la tranche d'âge prioritairement concernée, même si l'on peut intégrer l'Armée de terre jusqu'à 29 ans si l'on choisit un cursus d'officier.
Le général Royal a également insisté sur les retours très positifs de la nouvelle campagne lancée cet hiver (spots TV, pub dans la presse, nouveau site Internet dédié), qui décline le thème de l'engagement : « Pour moi, pour les autres, s'engager… »
Au niveau national, depuis le lancement de la campagne, les demandes d'info ont bondi de 40 %, tout comme les consultations sur le site sengager.fr : là encore, des données constatées aussi dans les Ardennes.
Parallèlement, le général a convenu que l'opération déclenchée au Mali a eu « un impact évident et positif ».
Là-bas, « il s'agit typiquement d'un engagement ''pour les autres'' au profit de la population, un engagement qui a du sens (face à la barbarie), ce qui est vrai pour l'intéressé (le soldat) qui peut conjuguer épanouissement et utilité. »
C'est en effet une des caractéristiques de la génération nouvelle (dite Y - pour Young - selon la sémantique sociologique). « Ils ne veulent pas seulement s'épanouir et gagner leur vie, c'est-à-dire de l'argent : ils veulent être utiles. »
Bref, l'engagement au Mali a des effets exactement inverses à ce que les responsables du recrutement avaient noté au fil des ans par rapport à l'Afghanistan…
Autre indice favorable dans les Ardennes, la présence d'un régiment, en l'espèce le 3e RG : « A fortiori dans une ville moyenne, les gens voient du treillis chaque jour, ils savent ce qu'est la vie des militaires… » Et donc, ça booste les vocations.
Sur ce, l'Armée de terre rencontre les mêmes difficultés que les autres employeurs dans certaines spécialités : les mécaniciens, les informaticiens, les personnels de restauration sont particulièrement recherchés.
Plus étonnant, elle manque de candidats désireux de devenir pilotes d'hélicoptère, cette voie étant ouverte aux titulaires du bac. En fonction des tests, un candidat sur dix est admis. Et dès lors, 85 % deviennent pilotes à l'issue de la formation. Les autres peuvent s'orienter vers des métiers liés, comme aiguilleurs du ciel ou spécialistes météo.
Il faut dès lors que l'Armée soit en mesure de présenter un plus (par rapport aux autres employeurs potentiels) : « Nous offrons une possibilité de promotion en interne spectaculaire : la majorité des sous-officiers sont issus des militaires du rang… »
Auteur d'un essai remarqué - L'éthique du soldat français -, cousin de l'ancienne candidate PS à la présidentielle, le général Royal est reparti satisfait. Les Ardennes ne manquent pas à l'appel… Ah si, un bémol quand même. Côté mixité, il faudra mieux faire cette année. En 2012, aucune jeune femme parmi les 46 contrats. « A Chaumont, il y en a eu 20 %…»


http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/armee-le-mali-dope-les-vocations

Opération Panthère

Centrafrique : L'armée française sécurise l'aéroport de Bangui


Centrafrique : L'armée française sécurise l... par lemondefr

Mali: dans le massif de Tigharghar, les militaires français ratissent les caches d'Aqmi

Au Mali, après un mois d’offensive et de fouilles, les militaires français estiment que le massif du Tigharghar, le fief d’Aqmi au sud de Tessalit, est quasiment fouillé dans sa totalité. Ces derniers jours, les recherches se sont concentrées sur des zones précises. Si l’ennemi reste invisible depuis la chute de la vallée d’Amettetaï, les découvertes d’armes et de munitions se multiplient. Dans la vallée du Tigharghar, reportage de notre envoyé spécial, qui a passé une semaine aux côtés des soldats français. « Ils ont les mêmes méthodes que nous, c’est une armée préparée », raconte un légionnaire.

« Nous avons cassé les reins d’Aqmi ». Déclaration lundi du général Barrera, le commandant de l’opération Serval, alors qu’il visitait ses troupes. La grande offensive dans le massif du Tigharghar, qui a duré un mois, touche désormais à sa fin. Le fief d’Aqmi, c’est une chaîne de montagnes, une succession de quatre grandes vallées encaissées, une zone de 60 kilomètres sur 30 environ.

L’opération s’est déroulée du nord vers le sud, en plusieurs phases, vallée après vallée. Il y a eu la grande bataille de l’Amettetaï, il y a plus de deux semaines. Dix jours de combats intenses, parfois à moins de dix mètres. Une opération complexe, face à un ennemi très bien organisé. « Ils ont les mêmes méthodes que nous, c’est une armée préparée », nous a raconté un légionnaire.

Autre analyse, celle d’un parachutiste : « Ce sont de très bons combattants au sol. A l’arme automatique, de très bons tireurs. L’ennemi avait en plus la maîtrise du terrain ». Un adversaire également fanatisé, prêt à aller jusqu'au bout. « Sur leurs radios, pour parler des Français, ils disaient : " les chiens sont là, il faut les attaquer " », explique un spécialiste des écoutes.

Un adversaire parfois drogué. Témoignage d’un soldat : « Certains ont pris des balles et pourtant, c’est comme s’ils ne sentaient rien, ils continuaient à combattre ». Les forces d’Aqmi n’avaient, en revanche, pas la maîtrise des armes lourdes, notamment des missiles sol-air pour viser les hélicoptères.

Au final, d’après le général Barrera, plus de 200 jihadistes ont été tués lors des combats. Depuis, les forces françaises et tchadiennes ont fouillé, « nettoyé » les autres secteurs, notamment la grande vallée de Terz ou nous étions. Lors de ces opérations, l’ennemi n’a jamais été vu, n’a jamais tenté de prendre à partie les forces françaises.

Un dispositif impressionnant et des conditions extrêmes

Le massif de Tigharghar, c’est le bout du monde, un isolement complet, un endroit invivable si l’on n’a pas accès aux points d’eau. « C’est en prenant les puits que nous avons gagné la bataille », explique un capitaine.

La première journée, les 130 légionnaires qui étaient avec nous ont parcouru 15 kilomètres entre 6 h du matin et 18 h. Une longue marche, difficile, à un rythme soutenu, avec la crainte systématique d'être repérés : « Ne traînez pas, nous ne devons jamais être à découvert », ordonnait à ses hommes un chef de section.

Une succession de collines de rocaille noire qui s’étend à perte de vue et qu'il faut franchir ; celles-ci sont entrecoupées d’oueds où l’on s’enfonce dans le sable. Partout, des pierres tranchantes, bouillantes. Les chaussures rangers attachées avec de la ficelle, un soldat raconte : « C’est pourtant solide. Nos chaussures résistaient en Afghanistan mais ici…ça ne tient pas. On a jamais vu ça ».

Les phases d’attente, lorsque le dispositif se met en place, sont également interminables. Soixante degrés au plus fort de la journée et des « sorcières », ces vents de sable tourbillonnants qui brûlent la peau. Malgré ces conditions, les soldats doivent avancer car toutes les capacités militaires sont en action en même temps. Il faut imaginer près de 2 000 soldats qui progressent en simultané : dans les airs, avions de chasse, drones et hélicoptères de combats, prêts à frapper ; au sol, des centaines de tanks, de blindés, des camions radios. Des mortiers prêts à faire feu. L’avancée se fait ensuite au sol, mètre par mètre, avec des soldats sur toutes les lignes de crêtes qui sécurisent ceux qui avancent au fond des oueds, notamment les hommes du génie chargés de trouver les mines et les caches.

Quantité de matériel et de munitions découverts

Dans l’oued où nous étions, les soldats du génie ont mis la main sur des ceintures de kamikazes, des obus de mortier, 100 kilos de nitrate, un engrais utilisé dans la confection de bombes artisanales.

« Nous avons trouvé un véritable arsenal. Tous types de munitions, de tous les calibres, des tonnes d’obus », explique le général Barrera. « On ne s’attendait pas à de telles quantités de matériel et autant d’astuces pour cacher tout ça », analyse l’un des chefs démineurs. « On regardait les collines, on ne voyait rien. Il faut être à un mètre pour voir la cache ». Ces munitions ont été soit détruites, car trop dangereuses à transporter, soit remises à l’armée malienne.

Les fouilles ont aussi été très précieuses pour les services de renseignements. Des documents, des passeports par dizaines, des listes de combattants, des disques durs et des ordinateurs ont été découverts et immédiatement analysés.

A Tessalit, c'est le soulagement

Pour les populations, l’arrivée des Français a été un grand soulagement. « Merci de nous rendre notre liberté, on a tellement souffert pendant un an », racontait un marchand croisé en brousse.

La fuite des jihadistes a permis aux habitants de réintégrer petit à petit Tessalit. Mais l’activité économique est extrêmement réduite car dans cette zone, toutes les denrées viennent d’Algérie, la fermeture de la frontière a cassé le commerce. Second problème : Tessalit n’est pas sécurisée. Les Français et les Tchadiens n’y vont pas et attendent que l’armée malienne reprenne possession de la ville. C’est aussi un souhait des habitants que nous avons vus. « Il est temps que Bamako se mette au travail, nous sommes coupés du monde ici. Quand est-ce que notre armée va venir ici ? », a demandé un doyen.

Difficile de répondre, de donner un calendrier. Pour le moment, le village de Tessalit est, selon nos informations, contrôlé par une vingtaine d’hommes du MNLA (le Mouvement national de libération de l'Azawad) qui ont installé des check-points au cœur du village.

http://www.rfi.fr/afrique/20130326-mali-massif-tigharghar-militaires-francais-ratissent-caches-aqmi

 

Mission 360 S2 - épisode 3 : Que fait un soldat en mission courte durée?